« – Toc-toc
– Qui c’est ?
– L’absentéisme.”
En France, cette réalité frappera à un moment ou un autre à toutes les portes des entreprises. Retards, absences, collaborateurs malades ou qui ne complètent pas leurs services… On ne va pas se mentir, cette tendance croissante à l’absentéisme au travail représente un fléau pour les sociétés : l’absence d’un membre perturbe son fonctionnement et engendre un coût, alors multipliez ça par le nombre de collaborateurs qui manquent… Et vous obtiendrez une note plutôt salée.
Quelles sont les causes de l’absentéisme au travail ? Comment y faire face ? Dans quelle mesure prévenir le risque d’absentéisme et inverser la tendance ?
Une tendance aux abonnés absents
- Le taux d’absentéisme au travail a augmenté de 37% entre 2017 et 2021 au sein des entreprises françaises,
- 31% des salariés ont posé au moins 1 arrêt au cours de l’année en 2020,
- 54 jours : la durée moyenne annuelle d’absence d’un salarié en 2021.

Sujet encore tabou dans les entreprises aujourd’hui, la pandémie a aussi révélé l’émergence d’une période de fragilité mentale : en septembre 2021, plus de 25 % des français estimaient que leur bien-être mental s’était dégradé avec la crise.
Vous l’aurez compris, si réduire l’absentéisme au travail se doit d’être au cœur des préoccupations actuelles, il est nécessaire d’en identifier les causes et de mettre en place un plan d’actions en amont pour y faire face de manière optimale.
Les absents (n’)ont (pas) toujours tort
Les entreprises ont toujours eu tendance à pointer du doigt les collaborateurs comme premiers responsables de cet absentéisme. Mais sont-ils les seuls fautifs ?
D’après l’étude REHALTO, les principales causes qui conduisent un équipier à s’absenter sont :
- La charge de travail (60%) : Non Vincent, arriver au travail à 8h et repartir à 19h20 n’est pas une journée de travail normale, au cas où tu l’aurais oublié. Un peu la faute au télétravail, ou plutôt au manque de cadre qu’on lui pose. Non, toujours pas Vincent, travailler chez soi ne veut pas dire ne pas respecter son cadre ni ses horaires.
« Les gens ne font pas chez eux les pauses qu’ils ont au bureau. Dans de nombreuses entreprises, il a fallu fixer des règles. Chez L’Oréal, on a interdit les vidéoconférences avant 9 h 30 et limité leur durée à quarante-cinq minutes pour qu’il y ait au moins dix minutes de pause entre deux réunions. »
Benoît Serre
Vice-président délégué de l’Association Nationale des DRH et DRH France de L’Oréal
- L’environnement physique de travail (42%) : Une mauvaise ambiance ou une situation de stress peut vite conduire à un environnement professionnel défavorable. Exemple : “Tiens Jean-Claude, je te file ce dossier c’est super urgent, c’était à rendre pour hier, du coup tu comprendras qu’il faut pas traîner pour le rendre, hein mon Jean-Claude ?” Ça, c’est NIET.
- Les mauvaises relations avec la hiérarchie (40%) : un collaborateur mal intégré, qui subit une pression hiérarchique élevée ou en conflit avec son équipe aura tendance à s’absenter. En même temps, qui est venu ici pour souffrir ? (Pas moi).
- Le manque de reconnaissance (40%) : “Le saviez-vous ?” L’absence de considération est la première cause de mal-être au travail. Selon une étude de la Dares le manque de reconnaissance triplerait le risque de maladie et doublerait même celui d’état dépressif chez les salariés. On va éviter ça, t’en penses quoi ?
Des répercussions salées pour les entreprises
Et pour les entreprises, la facture est aussi salée qu’un bain de mer en plein mois d’août.
Selon nos estimations, pour une entreprise de 1 000 salariés avec un salaire moyen de 30K€ par an et un taux d’absentéisme de 5%, le coût complet pour l’employeur se situe entre 1,5 et 3 M€ par an.”*
*D’après l’étude du courtier Gras Savoye Willis Towers Watson publiée en août 2021
Ces absences au travail augmentent non seulement la charge de travail mais pénalisent aussi les collaborateurs présents en impactant leur productivité, ce qui coûte, selon nos estimations, à peu près un rein et demi aux entreprises.
Comment réduire l’absentéisme au travail ?
Nombreuses sont les entreprises qui ont tendance à recourir aux ateliers bien-être et détente pour réduire l’absentéisme au travail. Oui, ces ateliers de massage et relaxation permettent, certes, de réduire les tensions, mais ils ne s’attaquent pourtant pas aux causes réelles et ne solutionnent pas le problème à long terme.
Identifier la source et les causes de l’absentéisme
Pour mieux comprendre le problème, la première étape, c’est d’identifier sa source et d’analyser la cause de cet absentéisme : Avez-vous un problème avec un salarié en particulier ? Est-ce lié à une pression psychologique trop importante ? Des horaires décalés ?
Le but est ici de tout passer au peigne fin tel Columbo en plein cœur d’une enquête. Une fois que les causes sont décelées, on peut partir à l’attaque !
Favoriser une communication ouverte pour lutter contre l’absentéisme
Comme dans un couple ou une relation amicale, une communication transparente reste la clé pour permettre aux collaborateurs d’exprimer leurs besoins, leurs envies, et de travailler dans des conditions bienveillantes pour éviter tous malentendus. Vos collaborateurs sont-ils heureux ? Votre équipe doit pouvoir vous parler librement lorsqu’ils rencontrent des situations particulières dans leur vie personnelle qui pourraient impacter leur travail.
Mettre en place une politique de gestion de ressources humaines
Situation : cernée, prise de parole : libérée. Ok, maintenant il est temps de mettre en place une Politique de Gestion et de Ressources Humaines. Attends, une quoi ? Une PGRH, quoi. En gros, un ensemble d’actions qui va permettre de favoriser un environnement de travail sain, positif, sécuritaire, afin d’éviter les situations de stress et de démotivation.
“L’étude WTW en France met en évidence qu’une bonne politique de bien-être de l’employeur reste un facteur important pour réduire les risques d’absentéisme.”
Noémie Marciano
Directrice Offre de Conseil Health & Benefits chez WTW France
C’est bien beau tout ça, mais on inclut quoi dans ta Politique de Gestion de Ressources Humaines ?
Au minimum, on doit inclure, à peu près tous ces points (liste non exhaustive) :
- Planning de travail : C’est quoi le planning d’une semaine “normale” ? Est-ce qu’il est flexible ? Quelles sont ces limites ?
- Heures supplémentaires : Qu’on se le dise tout de suite, il vaut mieux éviter d’abuser de cette partie. Et d’ailleurs, les collaborateurs peuvent-ils faire des heures sup’ ? Si oui, sont-elles plafonnées ?
- Vacances annuelles : Combien de semaines permet-on et à quel moment les collaborateurs peuvent-ils les prendre ?
- Congés de maladie et autres congés : Combien de congés de maladie annuels sont prévus ?
- Des séances de coaching collectif : le coaching en entreprise est un excellent moyen pour traiter le probème à la racine et aider vos collaborateurs à se sentir réalignés dans leur tête et dans leur travail.
Bouquet final : et si on instaurait la semaine de 4 jours ?
Ahh la semaine de 4 jours, elle nous fait tellement rêver ! Entre l’Island qui l’a adoptée, ceux qui l’expérimentent, une majorité d’actifs français espèrent que cette mesure soit bientôt applicable dans l’Hexagone.
// Les avantages pour les salariés
- Amélioration du bien-être physique et psychique des salariés : avec 78% des salariés plus heureux et moins stressés, selon l’ONG 4 Day Week Global.
- Meilleur équilibre vie pro / vie perso : un jour en plus = plus de temps libre pour soi, ses proches, ses loisirs.
- Moins de risques d’erreurs ou d’accidents de travail : plus reposés, les collaborateurs sont davantage concentrés sur leurs tâches.
- Baisse de problèmes de santé : travailler trop entraîne des risques d’accidents cardiaques ou d’épuisement professionnel.
// LES AVANTAGES POUR LES entreprises
- Amélioration ou stabilisation de la productivité : non, travailler plus n’accroît pas la productivité. En revanche, un collaborateur en forme est un collaborateur plus productif.
- Motivation accrue : travailler moins mais mieux, avoir du temps pour soi déclenche un nouvel enthousiasme envers l’entreprise, toi aussi #lovetonjob.
- Baisse de l’absentéisme : l’expérience islandaise démontre que la semaine de 4 jours est directement liée à une réduction des salariés absents car fatigués ou malades.
- Réduction du turnover et plus grande attractivité de l’entreprise : 63% des entreprises estiment qu’il est plus facile d’attirer et retenir des talents.
ABSENTÉISME AU TRAVAIL, réalité pas fatalité
En bref, l’absentéisme est bien présent mais n’est pourtant pas une fatalité. On cerne le problème en interne ou grâce à un coaching dédié et on suit les conseils de Céline pour passer à l’attaque : une communication ouverte, une politique RH bien ficelée, une bonne organisation, et, le plus important : un management BIEN-VEI-LLANT (On ne le dit pas assez).
Si avec tout ça, vos collaborateurs ne répondent pas présents à l’unanimité… C’est peut-être que les frites de la cantine ne sont pas à leur goût ? 😜
Bonne semaine à tous !
Céline
07 81 97 25 15 – https://harmolyss.fr/